Je connais un pays qui s’étale au soleil
Une plaine allongée sous un ciel sans nuages
Qui fleurit au printemps après un doux sommeil
Et garde au fond du cœur la fraîcheur d’un visage

Ses pieds de sable clair reposent sur la plage
Quelques vagues mourantes les couvrent doucement
Comme un linceul azur qui offre ses voilages
Et répand sa douceur sur des cheveux d’argent

On le voit quelquefois dans un demi-sourire
Tourner vers l’horizon fièrement son regard
Et clamer son amour à la mer toute entière
Qu’il épousa jadis sur un air de cithare

Il écarte ses bras et tend ses longues mains
Pour caresser les monts qui plongent dans l’eau vive
A l’endroit où les flots réveillent les matins
Rafraîchis et sereins souriants près des rives

Il sait que la falaise devine ses pensées
Que les fleurs de lavande épousent ses parfums
Au milieu des cailloux et des pierres percées
Parmi les amandiers que mouillent les embruns

Ses premières collines annoncent les vignobles
Les pampres de la vigne si fiers sous les remparts
Les muscats généreux et les grenaches nobles
Réservent leurs arômes au sublime nectar

Il parcourt les vallées où flânent les rivières
Où les arbres fruitiers laissent pleuvoir leurs fleurs
En un douillet tapis inondé de lumière
Sous l’œil du mont sacré enroulé de couleurs

Sur les pentes rougies que ses pieds d’or arpentent
Il libère ses craintes et délivre ses peurs
Que le vieux Canigou de sa blanche calotte
A pris soin de couvrir d’amour et de chaleur

Il est fier ce pays si fier qu’il croit aux fées
Celles qu’il voit en rêve la nuit sous les étoiles
Celles qu’il voit danser sur la plage l’été
Si légères au soleil dans le souffle d’Éole

Il sait qu’il peut dormir serein sur son oreille
Qu’il peut dire au soleil son amour de lumière
Entendre un chant d’oiseau le matin au réveil
Et comprendre que vivre n’est pas une chimère

 

( Francis Blanqué février 2011)

 

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